Très passionnée par la musique depuis son jeune âge, Cilia JULES a dans sa voix un timbre vocal très particulier qui épate le public. Inspirée par la musique, l’artiste congolaise nous parle de son single ” BAOBAB ” “un message de détermination, de courage, de foi ‘’le baobab ne tombe pas, il résiste ” a-t-elle souligné dans l’interview.
EA : Qui est CILIA JULES exactement ?
Cilia : Chanteuse, auteur compositrice et artiste peintre.
EA : D’où vous vient cette passion de la musique ?
Cilia: C’est une histoire très ancienne, la petite Priscilla amoureuse de la musique, je passais du temps aussi en famille avec le parfait familial, ma maman, mes sœurs, nous étions dans une ambiance de musique. Et moi particulièrement je rêvais des scènes c’est-à-dire je me projetais sur une scène de spectacle et je prenais la télécommande comme étant le micro sur le lit (rires).
EA : quel genre de chanson chantiez-vous avec votre micro imaginaire ?
Cilia : je vous avoue que déjà à cet âge je chantais dans une langue mystérieuse que je ne connaissais même pas, je disais n’importe quoi (rires) au moins j’étais dans mon feeling, je chantais et j’étais bien, je faisais des créations. Oui et en grandissant je savais déjà à cet âge que c’est ce que je voulais faire : la musique.
EA : malgré les autres domaines dans lesquels vous vous êtes lancés, la musique elle en vous.
Cilia : Aujourd’hui oui mais avec les études j’ai eu à faire certains choix et me retrouvant aujourd’hui à faire la musique c’est vraiment exceptionnel pour moi.
EA : Cilia JULES et la musique ça fait combien de temps ?
Cilia : Je peux vous dire que c’est toute une vie comme je vous l’ai dit. Depuis que je suis toute petite. Mais professionnellement parlant ; cela fait dix ans. Au Bénin lorsque j’étais étudiante, je faisais partie d’un label, un groupe qu’on appelait Afro-pop et nous étions vraiment à fond et puis je faisais aussi un peu de musique là-bas et beaucoup de spectacles.
EA : Quel souvenir gardez-vous de ces spectacles ?
Cilia : Beaucoup, ce n’était pas seulement la musique mais il y avait aussi la danse. Journaliste : et c’était quel type de danse.
Cilia : la danse contemporaine, j’étais professeure de danse à l’école les lapins bleus aussi à cette époque-là. J’étais une étudiante passionnée bien que j’aie mes études à côté je prenais soin de ça et de l’autre côté j’avais également mon art que je bonifiais au fil du temps, donc le mariage de la musique et la danse m’inspirait vraiment. Mais maintenant je me dis que j’ai fini avec mes études après toutes ces années j’ai l’impression que je sors d’un conflit parce que c’était quand même assez excitée. J’ai fait les études de droit et j’ai un MASTER II en sciences politiques et juridique et donc j’avais des ambitions car j’aimais profondément ce que je faisais. Mais j’avais toujours du temps pour mes compositions avec la guitare.
EA : et à présent.
Cilia : et à présent, j’ai l’impression que les dieux de la musique sont venus me chercher, parce que je voulais préciser un truc ; vous savez la musique à un rapport avec l’âme, un moment on a l’impression qu’on n’a pas une paix intérieure quand on est artiste, je pense que les artistes comprennent ce que je suis en train de dire. Il y avait un manque, ce déséquilibre que je ressentais.
EA : comme une pièce de puzzle qui manquait en vous ?
Cilia : exactement et depuis que j’ai compris cela j’ai décidé de récupérer la musique de remettre cette pièce de puzzle qui manque.
EA : comment vous sentez vous lorsque vous êtes sur scène ? Cilia : alors sur scène je me sens bien, c’est agréable parce qu’on réalise qu’à ce moment de partage il y a des personnes qui sont là pour vous soutenir. Je trouve ça magique.
EA : alors parlant de votre single BAOBAB, quel message voulez-vous passé à travers le peuple ?
Cilia : alors BAOBAB tout d’abord c’est un message d’espoir, de foi parce que nous avons tous des rêves mais il arrive des moments où en face de ce que nous vivons, les réalités sont toutes autres. Nous sommes obligés de mettre nos rêves de côté et faire selon ce que nous vivons mais un moment donné ça rattrape.
EA : Expliquez-vous ?
Cilia : Le rêve comme je disais tout à l’heure, ce sont les composants de l’âme, du bien être intérieur et spirituel aussi si on peut le dire donc un moment on se sent seul, on a l’impression qu’il y a un gros manque et le rêve fait partie de tout un chacun, BAOBAB c’est de dire ; identifiez votre rêve, trouvez et prenez soin de votre rêve, allez jusqu’au bout, parce qu’on est heureux lorsque on fait ce qu’on aime, on se sent équilibré et il y a une symbiose entre votre corps, votre esprit et votre âme donc voici pourquoi ce massage de BAOBAB ; vas-y fonce, si tu n’as rien c’est pas grave on n’a jamais autant, bats toi pour ton rêve et un jour ça ira, ”BOUNDA (bats-toi)” parce qu’on a tous une place à côté des étoiles.
EA : Le baobab comme le grand arbre ?
Cilia : Exactement, le baobab m’inspire beaucoup, c’est tout d’abord un arbre d’origine africaine s’il faut le dire et autour du baobab, il y a ce qu’on appelle le rassemblement. On ne peut pas le détruire facilement que ce soit par la nature, par les hommes, le baobab dès qu’on le regarde on se dit waouh. C’est tellement énorme et comparer l’homme, l’être humain au baobab c’est étonnant.
EA : Un symbole de puissance ?
Cilia : Oui d’accord mais c’est une façon de réveiller un peu, de dire bon d’accord voila ce que tu es ; c’est d’aider un homme à retrouver sa nature initiale de combattant, de guerrier donc voilà c’est un peu ça, le baobab ne tombe pas, il résiste (rires).
EA : Quel est votre apport dans l’éducation culturelle en tant qu’artiste ?
Cilia : En tant qu’artiste je l’ai un peu démontré dans BAOBAB parce que dans le clip vous voyez j’ai choisi les enfants parce que tout commence depuis qu’on est tout petit, la base ; J’ai lu dans les regards des enfants beaucoup de peines, de désespoir.
EA : Quelle était la raison selon vous ?
Cilia : C’était dû au manque qui pouvait être familial, qui pouvait être lié au destin, au choix. Et moi pour ma part c’est d’apporter cette assurance, c’est de dire oui vous êtes petits mais vous êtes grands parce que toutes les âmes se valent et quand un enfant commence tout petit à faire certaines activités culturelles, ça contribue à son épanouissement, à son estime de soi et cela augmente ses capacités de réflexion, d’adaptation et à ce moment là on a des enfants visionnaires, qui dès le jeune âge savent déjà ce qu’ils veulent faire. Donc ma musique, c’est ce que j’apporte comme éducation c’est cet équilibre naturel, pour les petits, pour les jeunes et pour les grands.
EA : alors Cilia Jules s’il faut parler des difficultés, quelles sont celles que vous rencontrez ?
Cilia : D’abord vous savez les difficultés on les rencontre tous les jours et ces difficultés à un moment donné font oublier le rêve, le fait d’aimer, de créer et de voir sa créature mais derrière il y a tout un challenge.
EA : Et quels sont ces challenges ?
Cilia : Je vais parler de mon expérience, déjà pour les artistes, avoir de l’accompagnement financier, au niveau de la production est difficile et même parfois ceux qui accompagnent ne sont pas très visibles et après les artistes se perdent un peu par ce qu’ils sont face à certaines situations qui dénaturent et voilà. Il n’y a pas encore ce qu’il faut vraiment. Et pour nous les artistes c’est vraiment difficile il faut avoir la persévérance mais c’est comme si vous allez en guerre et malheureusement pour certains artistes ils s’arrêtent à mi-chemin.
EA : Un mot pour École d’art.
Cilia: Merci à École d’art pour ce que vous faites, longue vie à cette émission et que un jour l’on en parle dans le monde entier.