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Mavi Diabankana, un écrivain à la plume aiguisée…

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Juil 5, 2023

L’écrivain congolais Mavi Emmanuel Touzolana Diabankana est à la fois essayiste et nouvelliste, il réside à Brazzaville. Dès son jeune âge, il a pris goût à l’écriture et n’a que sa plume pour édifier le grand public en général et spécifiquement la jeunesse congolaise. Cette passion qui s’est vite transformée en profession depuis 2021, lui vaut trois ouvrages et des distinctions honorifiques internationales à découvrir ci-dessous.

Deux essais notamment « études et optimisme », publié aux éditions Darash en 2018, « refaire l’image », publié en 2021 aux éditions kemet et un recueil de nouvelles intitulée « boite noire», toujours publié aux éditions kemet en 2022, telles sont les différentes œuvres produites par Mavi Diabankana, un autodidacte qui s’est formé sur le tas.
En écrivant « études et optimisme », l’auteur a pour objectif de motiver, stimuler l’homme dans sa mission d’édifier la société : « là-dedans, j’invite le lecteur à s’investir dans l’apprentissage, dans une posture d’optimisme pour que la vision de l’émergence ne demeure pas un simple décret stérile mais, un véritable appel à mobiliser des ressources cognitives, techniques et opérantes ».
Le reste de ses ouvrages ont néanmoins des histoires toutes particulières qui font voyager les herméneutiques. Mavi Diabankana dit être un écrivain engagé. Avec sa plume aiguisée, il dénonce les phénomènes qui dépravent la jeunesse congolaise en plongeant ses lecteurs dans un univers réel qu’il dépeint au quotidien.

Ecrivain, un métier noble et spirituel
« Un écrivain est avant tout un ambassadeur. Aller çà et là au contact des personnes nouvelles et savantes, enrichit dans la mesure où l’intercuralité est favorisée », dixit Mavi Diabankana.
Etre écrivain est pour lui un terrain d’expression libérale, le seul moyen par lequel il erre de façon critique dans la société. Ainsi, écrire contribue tout de même à son épanouissement et à la purification de son âme.
« Je trainais en moi le désir de m’exprimer. Ce désir gonflait, mais je ne savais pas encore comment par quel moyen m’en libérer. Puisque mon désir était lié à l’édification des sociétés en prônant les idéaux idoines, alors je me suis penché du côté de l’écriture ». A-t-il conclu
Seulement, en République du Congo, ce métier a encore des défis à relever en matière de production, à en croire Mavi Diabankana :« il y a beaucoup à faire. Au Congo, l’édition demeure un frein à l’éclosion des talents et à la valorisation des écrivains. (…) Le livre et son auteur courent le risque de disparaitre des radars. Les écrivains ne bénéficient pas encore des droits d’auteurs ».

Mavi Diabankana entre l’essai et les nouvelles
En tant qu’écrivain, ce jeune artiste a porté son dévolu sur ces deux genres littéraires, bien que distincts, afin de mieux dépeindre les réalités sociales. Selon lui, le nouvelliste est fictionnel et l’essayiste est réaliste et raconte la réalité sans filtre.
«J’avoue que le choix de l’essai se justifie par ma capacité d’analyse et de réflexion sur des questions de sociétés brulantes. Mon quotidien est fait d’observations, de questionnements et d’analyses ».
« Par contre, l’écriture des nouvelles est une façon je dirais animée et poétique de dépeindre le monde, il y a du plaisir du texte et de la trame narrative à la valeur littéraire, captivante et séduisante ». A-t-il affirmé.
Mavi éprouve-t-il des difficultés d’éditer ses ouvrages ?
« Jusqu’ici, je suis le même cheminement d’édition que bon nombre d’écrivains congolais. Nous soumettons des textes aux éditeurs. Ceux-ci les apprécient sur la base de sa potée et de la force de ces textes. Ensuite, un processus de production du livre est lancé moyennant une contribution plus ou moins variable de l’auteur », stipule l’écrivain.

2022, une année de gloire pour Mavi Diabankana
Un nouveau chapitre s’est ouvert dans la carrière de cet écrivain. Des distinctions honorifiques lui ont été doublement décernées au cours de cette année.
D’abord, il a été l’un des lauréats occupant ainsi le 3e rang sur 12 lauréats, à la 7ème édition du festival des littératures africaines ‘Brunch Litteraire’ de Nantes, en France en novembre 2022, ce, grâce à son texte de nouvelles « l’Afrique le hante, elle lui colle à la peau ».
Etre 3e lauréat parmi les 57 candidats à ce concours international de nouvelles, c’est une expérience inoubliable pour Mavi Diabankana. « Une récompense littéraire lorsqu’elle vous ai décerné, elle apporte néanmoins une confirmation sur la qualité du travail que vous faites », a-t-il déclaré.
En décembre de la même année, il reçoit le prix révélation de la littérature congolaise au musée nationale de Yaoundé, au Cameroun, lors de la 3ème édition du festival international ‘les fous du livre’.
Aux côtés de ces distinctions s’ajoutent des tournées médiatiques nationales et internationales qui ont couronné la carrière de ce jeune écrivain. Des occasions qui lui ont permis de faire l’apologie de ses œuvres et d’exhorter la jeunesse à s’arrimer à la lecture.
Mavi Diabankana n’est pas encore au bout de ses rêves, il souhaite voir ses œuvres traverser le temps et ce serait son héritage à la jeunesse africaine : « j’estime que davantage de gens me découvre et, c’est une bonne chose pour ma carrière »
L’écrivain congolais a également participé à la rencontre littéraire du 22 au 26 mai 2023 à N’Djamena, au Tchad.
En rappel, Mavi Diabankana est aussi critique littéraire et puise son inspiration dans la société. Il a pour modèle littéraire : Mbougar Sarr, bâ, Fatou Diome, Sony Labou Tansi, la liste n’est pas exhaustive. Ses livres sont vendus dans le monde via Amazon et sont disponibles dans toutes les librairies en République du Congo.

Par Marielle CHOCO

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