Telle est l’interrogation récurrente des amateurs d’art au Congo et un peu partout en Afrique. En effet, les prix des œuvres d’art sont presque souvent supérieurs au pouvoir d’achat du congolais moyen, alors que de plus en plus des voix s’élèvent pour encourager la consommation locale, afin d’éviter d’être à la marge de la mondialisation; donc d’être moins compétitif. Si les prix exorbitants des colliers en or ou en diamant importés, semblent justifiés, tenant compte du coût de
production, de transport et des taxes, la plupart des gens ne comprennent pas les prix élevés des produits locaux, faits à la main. De l’avis de certains observateurs, ceci n’encourage pas la consommation locale. Interrogés sur la question, certains vendeurs accusent l’absence des outils modernes appropriés et la difficulté qu’ils ont à s’approvisionner en matière brute et aux autres accessoires nécessaires au pofinement des différentes œuvres. En ajoutant que faute d’industries ou de fournisseurs locaux, ils sont dans l’obligation d’importer même les tissus d’habillage de leurs produits élevant ainsi les coûts de production, qui eux -même ont une incidence sur le prix de vente. A cela s’ajoute la faible considération du secteur artisanal au Congo, qui fait que les expatriés deviennent la cible privilégiée de artisans congolais. Ce qui a pour conséquence directe, l’augmentation des prix des œuvres d’art. Toutes fois au vu des multiples dépenses des congolais dans le vestimentaire,et dans bien d’autres produits,il y a lieu de s’interroger si la cherté tant décriée ici n’est tout simplement pas liée au manque d’intérêt artistique, qu’au simple manque d’argent. Si tel est le cas,il serait plus que nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation en faveur de la promotion et de la culture artistique au Congo. En prenant peut être exemple sur certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana, le Kenya….qui ont su moderniser ce secteur avec l’introduction des outils modernes. D’où les artisans congolais pourraient travailler en partenariat avec ces pays, pour faire avancer l’art et la culture africaine en général, et la culture congolaise en particulier. Car de nos jours, les africains semblent se tourner vers les tissus locaux (Raphia) « authentiques» par rapport aux pagnes importés (wax); il suffit d’assister aux différents mariages traditionnels pour s’en rendre compte. Bien des femmes préfèrent des colliers africains qu’aux bijoux importés…. Ceci est une opportunité économique encore latente au Congo Brazzaville. En dépit de la bonne volonté de certains entrepreneurs qui se battent pour valoriser la culture congolaise et africaine, force est de constater qu’il y reste encore beaucoup de travail à faire. Pourtant, développer l’industrie artisanale contribuerait énormément à la valorisation de la culture congolaise et au développement économique à travers la création d’emplois.